1. Racines et formation singulière

Kaza n’est pas un peintre formé sur les bancs d’une école, mais à l’école du réel. Né à Casablanca, au cœur d’une ville métissée et bouillonnante, il a grandi dans un univers sans écrans, peuplé de visages multiples et de couleurs vibrantes. Fils d’un père français et d’une mère d’origine espagnole, il a appris très tôt à regarder, à observer, à capter l’essentiel.
Un premier dessin réalisé avec son père – un marin au pompon – fut pour lui un déclic. Pourtant, dans son environnement social, envisager une carrière artistique relevait de l’utopie. Il choisit alors la communication et le marketing, un domaine qui lui permit d’affiner son sens de l’image, de la composition et de l’impact visuel. Ce détour, loin de l’éloigner de son chemin, a forgé l’acuité graphique qu’on retrouve aujourd’hui dans sa peinture.

2. Un atelier, une identité

C’est dans les Vosges, à Essegney, que Kaza installe son atelier et s’autorise enfin à présenter ses toiles. Ses premières expositions confirment l’originalité de sa démarche. Là où beaucoup craignent la redondance, lui affirme une voie singulière, nourrie de toutes ses expériences : bande dessinée, design, calligraphie, arts martiaux, publicité. Son art ne s’adresse pas à une cible définie, il est avant tout un travail sur soi, une exploration de ses émotions.
Fasciné par la féminité, il fait de la femme le symbole central de ses premières séries, incarnation de l’énergie, de la sensualité et du mouvement. Mais son regard s’élargit vite : l’humain dans sa globalité devient son sujet. Sociologie intime, frontières invisibles entre classes, cultures et identités : Kaza peint ces tensions, ces rapprochements, ces malentendus et ces rencontres improbables qui fondent notre condition humaine.

3. Séries et philosophie artistique

De cette démarche naissent plusieurs séries majeures : Les Déesses, Les Lola, Human Mask, Slogan. Chaque ensemble creuse une facette de son univers, entre abstraction et figuration, entre éclats de couleurs et silence intérieur. Ses toiles portent l’empreinte de ses racines méditerranéennes, de ses voyages et de ses expériences humaines.
Peindre, pour lui, n’est ni un métier ni un calcul : c’est une nécessité. C’est habiter le monde avec sincérité, transmettre une vibration qui se ressent plus qu’elle ne s’explique. À travers ses œuvres, Kaza invite chacun à entrer dans un espace de liberté, où l’émotion devient langage et où l’art se fait passerelle entre les cultures.